Si l’étude sur la pérennisation à long terme des informations numériques publiée par le Service interministériel des Archives de France au début de l’année et réalisée par mintika et SERDA vous a intéressé, je vous engage vivement à lire cet article de H. Uffen et T. Kinkel signalé par le Programme Vitam. Intitulé « Controlling the cost of digital preservation », il est disponible sur le site de la Digital Preservation Coalition.
Alors que la question des coûts de la préservation à long terme des objets numériques est régulièrement posée, un groupe d’institutions patrimoniales néerlandaises a cherché à créer un modèle de coût pour la pérennisation numérique. Ce modèle est basé sur la modélisation 4C, travail international qui a cherché à identifier et mieux connaître les coûts de la conservation.
Le modèle créé (voir la figure 1 page 4) croise à la fois les fonctions OAIS et des fonctions plus transverses. A bien des égards, ce modèle est cohérent avec l’étude du SIAF citée plus haut, notamment pour la partie relative aux coûts qui n’a pas été publiée par le SIAF mais réalisée pour les partenaires du Programme VITAM.
De même, les premières conclusions de ce travail raisonnent souvent fortement avec ce que l’on a pu constater pendant l’étude. Je retiens notamment les points suivants :
- les institutions patrimoniales n’ont encore que peu d’idées des coûts induits par la préservation à long terme des objets numériques ;
- les coûts en matière de ressources humaines sont, de loin, les plus importants, même si les coûts en infrastructures ne sont pas négligeables ;
- la mutualisation entre institutions est encore peu répandue mais pourtant indispensable ;
- le besoin d’identifier et de piloter les postes de dépense va croissant, d’où la nécessité de travailler sur des modèles comme celui proposé.
L’article propose également un premier retour d’expérience concret sur une telle étude de coûts menée par le Eye Filmmuseum d’Amsterdam. Différents graphiques montrent ainsi les principaux postes de dépense et leur poids relatifs dans les coûts globaux. On retiendra notamment qu’en termes de processus, c’est l’ingest qui, actuellement, coûte le plus cher.
Enfin, des perspectives intéressantes sont dressées en fin d’article pour enrichir et consolider le modèle et, bien sûr, le pérenniser…